Aujourd’hui fut la dernière journée d’école des enfants. Grande journée… d’émotions, de bonheur, de plaisir. Ils sont super contents de leur séjour dans une école canadienne, où ils se sont bien adaptés, ont fait plein de copains et se sont sentis bien à l’aise. Et puis, comme l’école est bien plus « facile » (journée moins longue, travail moins ardu, attitudes des enseignants plus positives et valorisantes) que l’école en France… une raison de plus pour aimer !
En les récupérant hier après-midi, je les ai aussi trouvés un peu triste… l'émotion était palpable. Comme a constaté Ismaël avec beaucoup de lucidité, en France, on retrouve les copains à la rentrée, mais ici, ils ne reverront peut-être plus jamais les copains. Hadi s’était retrouvé mêlé pour la deuxième fois de sa vie à la nostalgie des enfants de fin de cycle : d'abord en France, en fin de CM2, et maintenant au Canada, où la sixième fait encore partie de l’école primaire. Il a même reçu un certificat de fin de cycle, comme tous ses camarades de classe, le félicitant de sa réussite. Son prof lui a fait cadeau d’un livret de l’école avec les photos de tous les enfants, qu’il lui a dédicacé en lui laissant son adresse mél…
En plus, pour peut-être la seule fois de leur vie, ils auront eu le privilège de passer en classe supérieur DEUX fois dans l’année ! C’est mignon car l’école les a traités comme si de rien n’était, et leur a préparé des évaluations de fin d’année, m’appelant à la maison pour savoir s’ils devaient leur prévoir des places dans les classes pour l’an prochain. Hadi a même reçu ses notes des examens provinciaux de fin d’année… Dans l’ensemble, de très très bons résultats pour tous, une raison de plus d'apprécier le temps passé ici.
Moi, qui à une certaine époque, il y a deux, trois ans, les trouvais bien plus ‘français’ qu’américains, dans leurs comportements et attentes, dois me rendre à l’évidence que les quelques graines semées pendant les années ont bien pris racine.
Ils lisent tous désormais couramment en anglais, ayant acquis d’excellentes bases pour la suite en anglais. Ils ont même pris l’accent d’ici… surtout Ismaël et Adnan. C’est bien drôle de les écouter et de discuter avec eux désormais de la prononciation des mots. Je les taquine… « tu prononces ça comme ça??? » Les différences entre leurs accents et le mien sont remarquables. Quant à Hadi, son prof lui trouvait un accent « bizarre ». « Oh ? » ai-je dit quand il me racontait. « Oui, on a travaillé sur les accents canadiens en classe aujourd’hui, et Mr. Ennis me trouve un accent en anglais un peu ‘norvégien’… il trouvait ça bizarre. » Je me suis éclatée de rire, en lui rassurant que son anglais était parfaitement normal, car c’est mon accent du Minnesota qu’il reproduit… !
Ils ont clairement dépassé le stade où j’étais la source principale de leur anglais…
Et maintenant, pour la grande nouvelle : nous avons décidé de ne pas revenir en France … non, mais je blague ! Après les émotions d’hier, les garçons avaient décidé qu’ils aimeraient rester ici pour toujours, mais en vous emmenant tous avec nous …
« Mais » ai-je répondu, « il faudrait leur trouver des maisons, des boulots, de l’assurance médicale… »
« Oui » a fait remarqué très justement Ismaël. « Il nous faudrait beaucoup d’argent. Il faudrait que nous soyons des millionnaires ! »
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
En te lisant, Dacia, il me revient en mémoire certains épisodes de ma vie scolaire...J'ai quitté Nantes, ma ville natale en pleine année scolaire de 6ème, à la fin du premier trimestre .J'avais déjà eu beaucoup de mal à m'adapter à cette première classe de Petit Lycée (on ne disait pas Collège à mon époque)et à peine commencé-je à bien m'intégrer.....départ pour Paris où mon père venait d'être nommé .
ReplyDeletePremier choc, je suis envoyée chez mon grand père pour les vacances de Noël afin de ne pas gêner....résultat, je n'ai pu préparer les affaires auxquelles je tenais afin de les retrouver dans ma "nouvelle chambre" et mes parents ont jeté la plus grande partie de mes "trésors"....
Second choc...j'arrive à Paris la veille de la rentrée..du second rimestre,perdue dans une ville que je connaissais à peine, dans un quartier que je ne connaissais pas, devant trouver mes marques dans le nouvel appartement .
Le lendemain, maman m'accompagne au Petit Lycée Montaigne, les filles y étaient acceptées en 6ème et 5ème...mais bien séparées des garçons....même l'entrée était à part..par la rue d'Assas !!
Dans la cour qui me semblait immense, toutes les filles se connaissaient, se racontaient leurs vacances, détaillaient leurs cadeaux de Noël....et me semblaient toutes être habillées bien élégamment : j'étais assez terrorisée et serrais bien fort la main maternelle !
La cloche (une vraie) retentit...tout le monde se met en rang..un silence impressionnant s'installe...et les élèves montent, classe après classe, dans un ordre impeccable....
Et moi, je reste toute seule, avec maman, dans une cour vide, aux bords des larmes .
La surveillante générale qui présidait cette rentrée vient vers nous, s'enquiert des raisons de notre présence, nous conduit dans un bureau où l'on vérifie que mon inscription a bien été enregistrée...puis tout va très vite,une autre surveillante m'"embarque" vers ma nouvelle classe! Evidemment quand je suis introduite le cours (allemand, je m'en souviens fort bien) était déjà commencé. Tout le monde me regardait, j'étais gênée, j'avais chaud, j'avais froid, j'étais malade de peur.
Et puis, j'ai dû affronter tout ce qui était différent de mon ancienne vie nantaise:mon habillement de provinciale, mon "accent", ma gaucherie....les filles ne sont vraiment pas sympas...j'ai mis deux ans (bien aidée par mon amie C.S)pour m'installer dans cette nouvelle vie et à peine équilibrée... et puis en 4ème,.nouveau Lycée de filles Victor Duruy dans un autre quartier mais là j'étais prête car plus aguerrie ; cependant, j'ai toujours souffert de "l'ambiance- filles" !
Vos enfants ont eu une grande chance de vivre cette expérience scolaire exceptionnelle et de la vivre de façon aussi belle....et si cela a pu se faire sans douleur, c'est bien grâce à leurs parents ...vous m'entendez jeunes gens ?
Je pense que vous allez pouvoir jouer encore avec vos amis durant le mois de juillet, et puis qui sait, peut-être retournerez -vous un jour en Alberta !
Et vos amis de Chamalières seront bien heureux de vous retrouver !!
Bisous